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Dans les arts martiaux traditionnels il n’y avait pas réellement de grades tels que nous les concevons aujourd’hui. Il s’agit d’une invention assez récente, apparue au 20ème siècle dans un premier temps dans les arts martiaux japonais sous format de grades et de couleurs de ceintures.

Avant tout la ceinture servait à tenir le pantalon et avant, dans le milieu martial chinois, la couleur de la tenue permettait d’une certaine manière à définir le niveau de chaque pratiquant. Mais il est important de préciser que la pratique de l’art martial, tel qu’on entend aujourd’hui n’était réservé qu’à une certaine élite, un petit nombre d’individus qui disposait du temps et de l’argent pour en pratiquer. Si on part de ce postulat, alors on comprend rapidement pourquoi le langage utilisé au sein des écoles martiales chinoises est emprunté à la hiérarchie familiale. Au sein de la famille, tout le monde connait sa place.

L’ouverture de l’enseignement et donc la création des écoles avec un nombre important d’élèves est probablement une notion assez récente. C’est pour cette raison et c afin de faire face à un nombre croissant d’élèves qu’on a commencé à imaginer des grades et des niveaux.

Les niveaux et les passages de grades sont une invention tout récente et on attribue surtout ce travail à Jigoro Kano, le père du judo, qui créa des grades et des dans, en s’inspirant des grades militaires. En effet, le développement des arts martiaux au Japon se fait en particulier en lien avec la scolarisation, comme une activité sportive. Pour populariser les arts de combat on les enseigne à l’école et ils se développent à tous les niveaux de scolarisation. Un enseignement progressif et évolutif va de pair avec de l’enseignement à l’école et donc il est assez naturel que des passages de grades aient été proposés. Cependant on peut remarquer que les couleurs de ceintures changent avant la ceinture noire (1er DAN ou 1er Duan), en particulier dans les arts martiaux japonais, mais également depuis quelques années également dans les autres arts martiaux, y compris chinois. Il semblerait que les diverses couleurs de ceinture pour les débutants ont été inventés par M. KAWAISHI à Paris, entre 1935 et 48. Il faut avouer que la ceinture noire et ceci quelques soient l’art martial ne signifie qu’une fin de l’apprentissage de bases et qu’une nouvelle voie commence, celle du perfectionnement et de la compréhension. Il n’y a pas de valeur absolue qu’on pourrait accorder à une ceinture noire car il n’y a pas réellement de comparaison possible entre les écoles pour l’obtenir. Dans certains styles il faut réaliser un certain nombre de combat, dans d’autres il faut connaître un certain nombre de techniques, alors qu’ailleurs elle est accordée après un certain nombre d’années de pratique.

Toutefois, le classement dans écoles en Chine à suivi un modèle assez simple : débutant, avancé, assistant et maître. Les couleurs des ceintures variait d’une école à une autre et il n’y avait pas réellement de standard. Ce classement reste très présent dans certaines écoles, encore de nos jours.

Les arts martiaux chinois ont suivi l’instauration de passage de grade et maintenant on retrouve des grades dans la plupart des arts martiaux chinois et autres arts de combat. Un grand nombre d’école disposent de ses propres exigences pour des passages de grades.

A la date d’aujourd’hui, seule la fédération reconnue par l’Etat peut délivrer un grade reconnu par l’état. Donc il peut très bien exister des grades internes (y compris dans le karaté où les DAN peuvent être attribués par des maîtres ou des fédérations) et des grades reconnus par l’état. Le passage de grades au niveau fédéral se passe devant des juges représentant différentes écoles, lignées etc. et donnent lieu à la reconnaissance d’un niveau par les pairs, par d’autres professeurs qui enseignent également au sein de la fédération.

Certains se demandent quel est l’intérêt ? puisqu’en étant le disciple d’un professeur/maitre c’est à ce dernier de reconnaître la valeur et la qualité de son élève. Disons que l’un n’empêche pas l’autre ! Personne n’oblige personne à passer des grades, mais à mon humble avis cela apporte une certaine crédibilité et reconnaissance par d’autres professeurs qui sont indépendants de l’école au sein de laquelle on a pu s’exprimer jusqu’à présent. Cela peut apporter, dans un sens, une certaine objectivité sur le niveau de compétence de la personne. Surtout si on suppose, qu’avant un tel passage, on a reçu l’approbation de son professeur afin d’inscrire la démarche dans le respect de la tradition. Le passage de grade devant la fédération n’est qu’une validation un peu plus objective du niveau du pratiquant.

Il faut toujours avoir à l’esprit qu’une ceinture noire n’est rien d’autre qu’une ceinture blanche qui n’a pas abandonné et donc qui a persévéré dans l’apprentissage. Il est également intéressant de voir le résultat d’une ancienne ceinture noire des arts martiaux japonais, laquelle à force de frottement et de l’usure peut devenir également blanche.

Personnellement j’ai passé mon ATT3 (attestation de tests techniques) en 2008 et par équivalence le 4ème duan de la FFAEMC.

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